(Modèle de Projet de Thèse complet et détaillé téléchargeable en fin d’article)

Vous êtes en train de réfléchir à faire une thèse et vous vous demandez ce que cela implique réellement ? Cet article est fait pour vous, avec toutes les informations nécessaires pour vous lancer dans cette aventure ! 🔍

Certaines questions sont techniques mais simples : quelle est la durée d’une thèse ? Comment ça se passe de soutenir sa thèse ?

D’autres plus compliquées : le sujet de thèse, comment le trouver ?

D’autres sont un mélange vie perso/vie pro : faire une thèse en travaillant, est-ce possible ?

Enfin, d’autres sont générales et portent sur le processus : Préparer un doctorat et rédiger une thèse, comment ça se passe ? Comment faire une thèse ?

Ici, nous allons répondre à tout ! 🕵️‍♂️

Pour le détail des questions administratives, il faut voir avec l’Université. Dans l’essentiel des cas, il s’agit de fournir quelques documents, payer les frais d’inscription et avoir un directeur de thèse approuvant son sujet. C’est aussi mieux (mais pas nécessaire) d’avoir eu des résultats universitaires satisfaisants -> ça inspire confiance dans votre capacité à entreprendre ce travail d’ampleur.

Pour la thèse à proprement parler, généralement, le passage du master au doctorat suit les grandes lignes suivantes :

– Étape n°1 : Trouver un thème global de thèse. Il doit être compatible avec les sujets sur lesquels travaille un laboratoire de recherche de l’Université (sinon c’est comme demander à un politiste d’accueillir votre thèse en histoire 🙃). Ce qui veut dire -> regarder sur le site de votre Université, section : « écoles doctorales » ou « laboratoires de recherche ». Ils décriront ce sur quoi ils travaillent, leurs « axes » ou « domaines » de recherche. C’est un premier filtrage.

–  Étape n°2 : Trouver un directeur de thèse qui pourra vous accueillir. Puisque vous êtes sur le site d’un laboratoire de recherche ou d’une école doctorale, regardez les professeurs qui y travaillent. Lorsque vous leur demanderez de vous superviser, trois options -> on vous dit oui; on vous dit non mais on vous conseille/oriente; on ne vous répond pas (mais au moins vous passez aux suivant.es !).

–  Étape n°3 : Affiner le sujet de thèse pour passer d’un thème général à un objet de recherche précis et une réelle problématique. 🖋 C’est là que vous écrirez votre projet de thèse. Vous avez identifié un thème global sur la base des axes de recherche d’un laboratoire, puis vous avez un ou une directrice de thèse qui vous accepte. Cette personne devrait vous aider à affiner votre sujet de thèse en vous conseillant des lectures et en échangeant avec vous.

–  Étape n°4 : L’inscription en doctorat peut alors se faire sans encombres, votre projet de thèse en main.

–  Étape n°5 : le financement. Sur cette base et grâce à ce projet de thèse, vous devez passer à la prochaine étape : demander un contrat doctoral au sein de l’Université, un contrat CIFRE, etc.

C’est trois années en théorie 🖋

En théorie, parce que la moyenne réelle tourne autour des 3 années en sciences dures, autour de 5 années en sciences humaines et sociales.

Voilà les éléments qui vont faire varier la durée de la thèse :

– Le sujet de thèse. Plus le sujet est complexe, plus certaines étapes vont être longues. Si vous avez besoin de beaucoup de données à collecter, une année ne suffira pas. Si le sujet est compliqué à expliquer, la rédaction va être plus laborieuse.

– L’accompagnement du directeur de thèse. Mieux on est guidé.e, plus claire la trajectoire sera. C’est évident, mais le temps que cela rajoute se compte en mois, pas en semaines.

– Temps plein vs temps partiel. Si vous êtes à temps partiel sur une thèse de 3 ans, il faut s’attendre à mettre 5 ou 6 ans.

Voilà les éléments qui font débat quant à leur impact sur la durée de la thèse :

– L’intelligence. Ça ne devrait pas faire débat car l’intelligence n’est pas liée, contrairement à ce qu’on peut ressentir. Faire une thèse, c’est un ensemble de compétences qu’il faut travailler et acquérir pour comprendre son sujet, collecter des données puis rédiger. C’est le temps passé à acquérir ces compétences qui fait varier la thèse (en plus, beaucoup de choses ne dépendent pas de nous -> absence de réponse aux demandes d’entretiens; archives non disponibles, etc). 

– La force de travail. Ce point fait débat, parce que spontanément, plus de travail = plus d’avancées. Mais souvent, cette force de travail vient avec du perfectionnisme qui nous fait passer trop de temps sur les mauvaises tâches. Exemple : quelqu’un qui consacre 2 mois à faire des entretiens, mais réalise que les interrogés ont été mal sélectionnés. Avance t-il plus vite qu’une autre qui a passé 1 semaine à bien les choisir + un mois à faire des entretiens ? Pas vraiment. L’adage « travailler plus intelligemment pas plus durement » prend vraiment tout son sens en thèse.

– Le financement. Il rend les conditions de thèse bien plus confortables, c’est certain. Je ne vais pas m’attarder sur les inconvénients : si vous n’avez pas de financement, vous les connaissez. Prenez ceci en compte : beaucoup de thèses financées sont très longues, ce qui veut dire que ce n’est pas une garantie d’être rapide. Et le fait d’avoir la pression d’une absence de financement peut pousser à aller droit au but et donc être plus efficace. Si vous arrivez à sélectionner les bonnes actions, vous pourrez réduire ce problème.

Vous entendrez souvent la chose suivante : l’année 1 est consacrée à la revue de la littérature, l’année 2 à la collecte de données et l’année 3 à la rédaction 🖋.

Dans les grandes lignes, c’est vrai.

Mais la réalité – et cela perturbe beaucoup tout le monde -, c’est que les trois sont toujours un peu mêlés. On se demande comment collecter les données et on commence à écrire des résumés en année 1. Pendant sa collecte de données, on fait des retours à la littérature pour voir comment interpréter nos données. Et pendant la rédaction, il n’est pas rare de devoir collecter quelques données supplémentaires.

Donc la répartition en trois temps n’est pas stricte. 

Partez du principe qu’il y a une logique 80-20 -> année 1, 80% du temps passé à la revue de littérature, 20% à de la rédaction par exemple, etc. 

Plus perturbant – et c’est la deuxième mise en garde : l’essentiel du temps, rien ni personne ne vous indiquera clairement quand passer à l’étape suivante. Vous n’aurez jamais de « déclic ». Vous devez prendre la décision de manière consciente.

C’est hyper important, car beaucoup de doctorant.es se disent par exemple que quand ils devront arrêter de lire pour commencer à collecter des données, ça sera clair. Ça ne l’est pas et votre directeur ou directrice peut vous conseiller, mais la décision vous reviendra.

Point bonus : tout au long du processus, c’est difficile de savoir si ce que vous faites convient tout à fait. C’est normal, mais il faut s’y attendre.

C’est pour répondre à ces différents problèmes qu’on souligne l’importance du ou de la directrice de thèse. C’est cette personne qui diminuera ces doutes.

Voilà ce que l’expérience des personnes passées par là montre : des milliers de thèse sont faites par des doctorant.es qui travaillent à côté.

C’est donc tout à fait possible. 💪

Mais voilà les 5 grands conseils qu’il va falloir prendre en compte :

Conseil n°1 : Les trois années de thèse sont valables pour un temps plein. En travaillant à côté, c’est donc environ 5-6 années de thèse.

Conseil n°2 : Il faut se dégager du temps, donc organisez votre temps de travail. Une bonne fondation -> avoir une base constante de 20% de son temps dédié à la thèse, soit 1 jour par semaine ou 6 heures complètes.

Sachant qu’il faut voir cela en dynamique. Certaines périodes vont tourner à 50% du temps dédié à la thèse, d’autres à 0%. Donc c’est 20% du temps consacré à la thèse en moyenne, dans le mois ou le trimestre par exemple.

Le risque qu’il faut éviter : avoir des objectifs incroyables, de type « je vais travailler 2 heures dessus tous les soirs, plus tout mon samedi aprèm », parce que c’est impossible sur le long terme. 2 heures dessus un soir sur deux, plus un samedi aprèm sur deux par exemple permettra de tenir bien plus longtemps.

Conseil n°3 : Faites des pauses régulièrement. C’est LE conseil évident pour éviter de vous épuiser. Mais s’il était si évident, les personnes le suivraient. 😅

La question c’est donc : pourquoi les personnes ne le suivent pas ?

Voilà mon hypothèse : on peut en théorie faire un « sprint productif » -> tout donner pendant plusieurs semaines. Puis se convaincre que « quand on veut, on peut, c’est juste une question de volonté ». Puis finir épuisé et s’en vouloir.

Mais la thèse c’est un marathon. On peut carburer à la volonté pendant 2 ou 3 mois. Mais sur 3 années, l’esprit et le corps ont besoin de repos, surtout avec un job à côté. Il est conseillé de prendre ces habitudes dès le début.

Conseil n°4 : Demandez de l’aide : n’hésitez pas à demander de l’aide à votre encadrant.e ou à vos collègues si vous avez des difficultés. Ça fait partie du côté « travailler astucieusement ».

Telle personne rencontrée sur un groupe Facebook de thèse va donner LA lecture qui va vous économiser 2 semaines de lecture inutile. Votre encadrant.e va vous donner LE conseil qui va résoudre un problème que vous auriez mis 1 mois à résoudre seul.e, etc.

Conseil n°5 : Travaillez de manière efficace : utilisez des outils de gestion de projets et de temps adaptés à la thèse comme présentés dans cet article pour vous aider à organiser votre travail.

C’est tout simple, mais quand on travaille à côté, il faut pouvoir se mettre directement à la thèse. La friction doit être minimale : des dossiers bien rangés, des idées clairement organisées y aide.

Voici les étapes par lesquelles vous allez passer : impression de la thèse; dépôt de la thèse; examination par les rapporteurs; puis production d’un rapport avant la soutenance. Puis la soutenance en elle-même commence par une épreuve orale dans laquelle vous défendez votre thèse; avant de répondre aux questions du jury.

Puisque l’article concerne ce qu’il faut savoir avant de se lancer, voici le principal conseil à ce stade : ne pas se soucier d’une soutenance de thèse 😉 

Il y a deux grandes directions à prendre pour être au top dès le jour 1 de votre doctorat (suite à l’inscription, avec projet de thèse validé) :

1/ Le projet de thèse va être la base de votre travail. Ça paraît évident mais beaucoup de personnes ont leur projet validé puis partent directement dans des lectures, j’ignore pourquoi (et surtout, pourquoi j’ai fait ça 🙃)

Donc vous avez posé les bases de votre revue de littérature / état de l’art, cadre théorique et votre méthodologie. Les mois qui viennent consistent à affiner ces éléments -> comment ces auteurs utilisent ces concepts pour collecter des données et répondre à une question de recherche (quels indicateurs, quelles dimensions d’analyses, est-ce qu’ils font des entretiens ou des archives, etc).  Pour rappel, voilà la différence cadre théorique / revue de littérature.

2/ Créer un environnement de travail qui va permettre d’organiser par la suite. Ce qui implique :

– Un dossier « Revue de littérature » où vous rangerez chaque document word par ouvrage / article sur lesquels vous prenez des notes. Il faudra ordonner vos références et là, vous avez deux choix : installer Zotero (outil permettant de gérer cela pour vous); faire un tableur où vous rajouterez manuellement chaque référence lue (très utile lors de la rédaction).

– Un Evernote / Notion où vous pourrez classer vos premières idées / pistes / liens utiles, etc.

– Un dossier « Documents de référence » qui vous permettra de ranger tous les PDFs utiles qui ne sont pas de la littérature (rapports, enquêtes, etc).

Faire une thèse est une aventure passionnante, mais avec la passion viennent les difficultés, le stress et la pression.

Et une aventure, ça se prépare !

En suivant les étapes évoquées dans cet article, vous devriez partir du bon pied pour réussir votre thèse même en travaillant, et être en mesure de la rédiger efficacement puis de la soutenir avec succès.

N’oubliez pas de vous organiser, de travailler de manière efficace et de demander de l’aide si vous en avez besoin.

Et surtout, prenez soin de vous et faites des pauses régulièrement pour éviter de vous épuiser !