Plan de thèse : comment le réaliser ?
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(Intro de thèse -> Structure complète et détaillée téléchargeable en fin d’article)
Rédiger une thèse peut être une expérience éprouvante et décourageante.
Lorsque vous vous asseyez devant votre ordinateur, à regarder l’écran vide, le poids de l’échéance à venir et des heures interminables d’écriture peuvent paraître comme un obstacle insurmontable. 🤯
Mais pas de stress !
En créant un plan de thèse solide, vous pouvez décomposer cette montagne intimidante en étapes gérables et vous assurer de rester sur la bonne voie.
Plus bas, on va tenter de faire au mieux pour comprendre comment élaborer un plan de thèse de doctorat complet.
Et surtout des exemples concrets et détaillés de la façon dont un plan de thèse bien construit peut faire toute la différence !
Que vous commenciez tout juste à brainstormer ou que vous soyez déjà au milieu de la rédaction, lisez la suite pour savoir comment faire passer votre thèse d’une tâche intimidante à un chef-d’œuvre (bon peut-être pas jusque là).
C’est ici pour voir directement la « carte », ici pour la méthode en action.
Comment faire le plan d'une thèse ? Les 4 ingrédients
Pour commencer la rédaction de votre thèse, vous n’avez besoin que de 4 éléments. Ils sont cruciaux et font toute la différence :
– Votre question de recherche (ce qu’on appelle la problématique mais on va distinguer les deux plus bas).
– Les données collectées.
– Votre cadre théorique (certains disent cadre conceptuel. Ici, ça désigne les notions, théories, concepts et auteurs utilisés dans votre thèse comme expliqué en détail dans cet article).
– Vos hypothèses de recherche (si vous en avez).
Dans la conclusion, vous verrez l’ingrédient secret n°5.
Ça paraît diablement simple. Mais il faut revenir à la base de ce qu’est un plan de thèse. 💡
Fondamentalement, qu’est-ce que vous allez écrire dans votre thèse ? Tout peut se résumer de la manière suivante :
Vous avez une question de recherche qui pose une question -> vous allez y répondre. Pour y répondre, il a fallu se demander « comment » y répondre. Là, vous avez à la fois décomposé votre question de recherche en sous-problèmes, utilisé des notions et concepts et mis en place une méthodologie avec des données collectées.
Puis les hypothèses – confirmées ou non – vont rythmer cela.
Votre boulot sur 300, 450 ou 600 pages se résume à cela.
Et c’est ce que votre plan va devoir refléter.
"Le plan, c'est la problématique" - rappel 🎓
Dans l’article la meilleure vidéo jamais faite sur l’écriture d’une thèse, ce conseil précieux était donné (pour le détail aller voir l’article) :
La définition d’une problématique, c’est ça : Ensemble des problèmes qui se posent sur un sujet déterminé. 📖
Ce qu’on appelle la problématique, c’est simplement la succession des problèmes que vous allez examiner pour résoudre votre problème principal.
Et le plan doit se construire par « problèmes » qu’on a du résoudre -> 8 grands problèmes, 8 chapitres. Donc le plan se repose pas sur des idées générales ou des thèmes, mais sur des problèmes.
C’est crucial de comprendre ça. C’est pour ça que plan = problématique.
Une fois qu’on comprend ça, la logique sera toujours la même :
– Ma question de recherche pose un problème global à résoudre. Comment je peux le découper en 3 sous-problèmes ? Et là vous avez vos 3 parties.
Et vous recommencez à chaque étape. Par exemple :
– Le problème que je pose dans cette partie peut se découper en 2 sous-problèmes. Et là vous avez vos deux chapitres. Puis vous descendez jusqu’à ce que tout soit traité.
Construire son plan de thèse détaillé : la carte 🕵️♀️
À chaque étape – partie, chapitre… -, vous allez devoir faire une « carte » de ce que vous allez dire.
C’est pour ça que vous avez besoin des éléments cités auparavant, pour poser et répondre aux 5 questions suivantes :
Pour comprendre le sous-problème – lié à ma question de recherche – que je vais résoudre :
– Qu’est-ce que je soutiens ? : “l’objet de ce chapitre est de démontrer que…”
– Pourquoi je le soutiens ? : “l’enjeu de cette démonstration est…”.
– Et quel est le problème qu’on va examiner ? : “le problème qui se pose est…”
Pour comprendre « comment » je vais le résoudre :
– Quels sont les concepts, notions, théories et auteurs qui vont me servir ici ?
– Quelle est la méthode de collecte et d’interprétation des données utilisée ici ?
Vous n’avez pas besoin de tout savoir avant. 😌
Mais si vous ne pouvez pas identifier les grandes lignes, c’est là que vous allez bloquer.
Comment écrire si vous ne savez pas quoi démontrer ? Ni comment vous l’avez fait ?
C’est ça qui va vous permettre de dire « dans ce chapitre je vais démontrer ceci, et voici les éléments empiriques qui vont me permettre de le démontrer ».
Construire son plan de thèse : méthode en action et exemples : 🔍
Trois méthodes sont possibles, j’appelle ça la « technique des poupées russes » (article à venir).
Ici on va se concentrer sur la logique « de haut en bas », des grandes parties aux I., II., etc.
Pour bien être compris, voilà comment je décompose un plan du plus grand « morceau » au plus petit : Partie -> Chapitre -> Section -> I., II., etc.
Voici – en simplifié – comment je l’ai implémenté dans ma propre thèse sur la présidence en répondant aux 5 questions précitées :
Partie I. La mise en place d’une présidence routinière sous la Vème république.
– L’objet de cette partie est de démontrer qu’à la suite du souffle de l’élection et de la passation de pouvoirs, les défis au leadership – et les façons d’y répondre – se structurent très rapidement.
– L’enjeu de cette démonstration est de souligner la manière dont deux types de présidences existent : celles en continuité avec les pratiques ordinaires et celles en rupture.
– Le problème qui se pose est alors de comprendre comment les présidents réagissent au contexte dans lequel ils opèrent.
– Concepts, notions, théories et auteurs utiles : Paul Light (pour les ressources présidentielles), Daniel Ponder (pour le levier présidentiel), Policy, Office et Votes.
– Méthode de collecte et d’interprétation des données utilisée : entretiens menés + nombreux articles de presse collectés et analysés de manière thématique.
Puis on recommence :
Partie I -> Chapitre 1 : La définition des relations avec le corps législatif.
– L’objet de ce chapitre est de démontrer que les présidents tentent de maximiser le bénéfice lié à l’élection en tentant d’influencer les postes clés à l’Assemblée Nationale afin de se constituer des relais.
– L’enjeu de cette démonstration est que les présidents comprennent très rapidement la difficulté, mais également la nécessité d’entretenir des bonnes relations avec le Parlement, à la fois pour les questions de budget mais aussi pour l’établissement de premières mesures.
– Le problème qui se pose est à la fois de savoir comment les présidents parviennent à se créer des relais dans un environnement contraint, tout en organisant leurs priorités législatives (sachant que toutes les lois ne seront pas votées).
– Concepts, notions, théories et auteurs utiles : Capacités techniques, politiques et organisationnelles à agir, Pledges.
– Méthode de collecte et d’interprétation des données utilisée : pareil que pour la partie + débats parlementaires.
Et on recommence encore :
Partie I -> Chapitre 1 -> Section 2 : La préparation d’un levier fondamental : le budget.
– L’objet de cette section est de démontrer que le budget est rapidement constitué en priorité pour la nouvelle majorité présidentielle.
– L’enjeu de cette démonstration est de souligner qu’une quantité significative de temps, d’énergie et de capital politique va être utilisé pour résoudre la série de problèmes en lien avec la constitution d’un budget.
– Le problème qui se pose est de comprendre comment une nouvelle Assemblée, dont beaucoup de parlementaires sont encore en déficit d’expertise sur ces sujets techniques, vont rapidement gérer cette question cruciale du budget, en cohérence avec le programme présidentiel.
– Concepts, notions, théories et auteurs utiles : pareil que pour le chapitre.
– Méthode de collecte et d’interprétation des données utilisée : pareil que pour le chapitre.
Vous voyez qu’à chaque étape, on peut précisément dire « j’ai fait cette section, parce qu’elle est nécessaire pour résoudre le problème plus grand soulevé dans le chapitre, lui-même nécessaire pour résoudre le problème posé en partie I, lui-même nécessaire pour résoudre le problème soulevé dans la question de recherche ».
C’est comme cela qu’on crée un fil cohérent dans l’ensemble de son plan de thèse.
Et vous verrez qu’en faisant cela, tout va en découler. Vous saurez où vos données collectées doivent être utilisées et où vos auteurs doivent être cités.
Écrire sa thèse : l'ingrédient secret n°5 🤫
L’ingrédient secret est psychologique.
Pour commencer la rédaction de son plan de thèse, il faut comprendre que 1/ le premier plan de thèse n’est jamais définitif; 2/ il n’est pas possible de trouver son plan de thèse définitif sans avoir travaillé sur une première version.
C’est la théorie du peintre 🎨. Même le plus grand peintre ne fait jamais une œuvre d’art du premier coup.
Pour peindre un paysage de forêt, il travaille sur une base, une première version.
Puis il fait une pause, prend du recul…
Et c’est là qu’il réalise que les ombres ne sont pas tout à fait les bonnes. Que les couleurs ne sont pas tout à fait assez vives.
Ce qu’il faut comprendre, c’est qu’il y a des défauts qu’on ne peut corriger que sur un travail déjà fait. Il faut avoir fait 80% de l’œuvre pour ensuite prendre du recul et voir ce qui fait défaut. 👩🎨
Et il faut comprendre que sans une première version imparfaite, il n’y aura jamais de version définitive satisfaisante.
Bon courage !
Modèle d'intro de thèse - Complet et détaillé
Le premier modèle d'introduction de thèse aussi complet et détaillé.
Les principales sections (connues) et les sous-sections (souvent mystérieuses)
Des commentaires tout du long pour expliquer et accompagner.
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