La problématique de recherche n'est PAS la question en introduction
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(Liste des meilleurs conseils de rédaction téléchargeable en fin d’article)
Alors que la problématique de recherche en thèse doit structurer tout le travail, c’est vraiment pas évident de la définir clairement.
Dans l’article la meilleure vidéo jamais faite sur l’écriture de la thèse, la vidéo soulignait un point majeur pour les doctorants :
La problématique n’est pas la question qu’on pose en intro.
J’ai regardé la définition et c’est vrai. Selon le dictionnaire du « CNRTL », une problématique c’est ça :
Ensemble de problèmes qui se posent sur un sujet déterminé.
Le sujet c’est simple. C’est ce dont parle la thèse.
– Mais c’est quoi l’ensemble des problèmes ? Comment rédiger sa problématique de recherche ?
– Et c’est quoi la question qu’on pose en intro si c’est pas la problématique de recherche ?
Problème de recherche et problématique : la différence 🤔
La différence entre problème et problématique, c’est l’aspect multidimensionnel.
Un problème est simple. Si j’ai mal aux jambes, je me repose. « Est-ce qu’on mange dehors » est un problème simple. Si on a le temps, l’argent et l’envie, c’est oui.
Mais une problématique, ça suppose qu’on soulève un problème tellement complexe qu’il faut l’envisager sous différents angles pour le résoudre.
Et donc un sujet très compliqué ne pose pas UN problème, il pose un « ensemble de problèmes« .
Prenons un exemple de sujet classique :
Les sondages aident-ils ou bien desservent-ils la représentation dans une démocratie ?
Ce sujet est complexe -> pour le traiter, il faut le découper en sous-problèmes :
– La fiabilité des sondages.
– La sincérité des répondants.
– La formulation correcte des questions.
– L’influence d’événements sur l’opinion publique.
– Etc.
Est-ce qu’on peut répondre au sujet en éludant la fiabilité des sondages ? Pas vraiment.
Si on parle pas des enjeux derrière la formulation des questions posées, est-ce qu’on a tous les éléments pour répondre à la question ? Là encore pas vraiment.
C’est donc bien que pour répondre au sujet, il faudra identifier et traiter l’ensemble des problèmes qui se posent sur ce sujet.
Où est cet “ensemble des problèmes” 📚
Commençons par rappeler comment on doit structurer la thèse, et surtout les chapitres.
Selon la vidéo précitée, les chapitres ne sont pas censés évoquer des idées ou des thèmes. Ils doivent soulever un problème.
Donc tout le but d’un chapitre va être de répondre à un problème.
Pourquoi structurer par problèmes ?
Parce que « seul un problème ouvre une discussion » (citation de la vidéo).
On peut avoir besoin d’écrire certains éléments, de faire telle ou telle analyse, mais on fait tout ça pour résoudre un problème.
Dans votre sujet, on ne comprend pas un phénomène -> on va alors tenter de résoudre ce problème, c’est-à-dire d’apporter une explication satisfaisante à ce phénomène.
Et donc la problématique c’est le plan puisque :
– Si un chapitre = un problème.
– L’ensemble des chapitres = l’ensemble des problèmes.
– Donc problématique = plan.
C’est d’ailleurs bon à savoir puisque c’est ça qui détermine le nombre de parties et chapitres. Et ça montre l’importance d’une problématique bien définie.
S’il y a 6 problèmes à traiter pour répondre à la question de recherche, la thèse aura 6 chapitres. Et ainsi de suite.
Question de recherche, problématique et plan : les étapes de formulation 🖊
Le meilleur dans ces problèmes, c’est qu’en recherche : ils sont empiriques.
Ça veut dire qu’ils partent très simplement de ce que vous constatez sur votre terrain (et vous n’avez même pas besoin de théorie dans ce temps-là). Rester simple permet aussi de coller au terrain et d’éviter certaines erreurs dans la formulation de la problématique de recherche.
Prenons deux exemples pour comprendre les étapes de formulation d’une problématique :
Exemple n°1 : Un sujet sur la répartition des tâches domestiques.
– Question de recherche : quelle stratégie les femmes adoptent-elles pour négocier la répartition des tâches domestiques à l’occasion d’un nouveau couple ?
👉 Voir la vidéo comment formuler sa problématique de recherche à 4“54.
Exemple n°2 : Télétravail, bien-être et productivité.
– Question de recherche : Comment le télétravail influence-t-il la productivité et le bien-être des employés dans les entreprises technologiques ?
👉 Voir la vidéo comment formuler sa problématique de recherche à 8“17.
Trouver tous ces problèmes se fait en se posant des questions très simples :
– Qu’est-ce qui se passe sur mon terrain ?
– Quelles sont les difficultés des gens ?
– Quelles sont leurs motivations ?
– Quelles sont les structures dans lesquelles ils agissent ?
– Etc.
Problématique et question de recherche : la différence 📕
Pourquoi on pense que la problématique est la question qu’on pose en introduction ?
Parce qu’il y a quand même un lien entre les deux.
Le plan, (la problématique donc) n’est rien d’autre qu’une liste d’éléments de réponse à la question qui est posée en intro. Du coup, cette question on l’appelle aussi problématique.
C’est une « métonymie » : on évoque une partie pour parler d’un tout. « Paris » pour parler de la France. « Monter sur le trône » pour prendre le pouvoir.
Et on appelle problématique la question, alors que la problématique c’est l’ensemble de problèmes qu’il faut traiter pour répondre à cette question.
Résultat final 💪
Le résultat final, c’est que quand on prend tous les chapitres de notre thèse (si on a rien oublié 😅) on a « l’ensemble des problèmes qui se posent sur notre sujet ».
C’est pour ça que la problématique c’est le plan. La question qu’on appelle « problématique », c’est un résumé de cet ensemble de problèmes qu’on va formuler sous forme de question complexe.
Bref, on revient à l’idée qu’on pose une question, un problème complexe en introduction. Que ce problème est tellement complexe qu’il faut le décomposer en sous-problèmes.
Et ce sont ces sous-problèmes qui vont composer les parties, les chapitres et les sections.
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