Faire un doctorat en travaillant : Comment s’organiser ?
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Faire un doctorat, c’est compliqué. Alors avec un travail à côté…
Si vous faites une thèse en travaillant, chapeau. Que ce soit par absence de financement ou que vous le voyez comme aidant votre carrière, ne pas pouvoir se consacrer à plein temps à sa thèse rend le travail plus difficile encore – et du coup plus gratifiant à la fin.
Les cas sont très variés. Faire une thèse en étant prof, une thèse en parallèle d’un emploi, faire une thèse de doctorat à distance ou faire un doctorat en entreprise via le dispositif CIFRE. On finit par se demander, pourquoi faire un doctorat ?
Comment faire un doctorat en travaillant ? Nous allons voir les principaux problèmes qui se posent (que vous connaissez sans doute mais mieux les définir aide vraiment) et surtout, comment en régler certains !
Mes informations viennent à la fois de rencontres que j’ai pu faire avec ces différents profils, mais également des retours plus particuliers que j’ai pu avoir de personnes concernées. Les commentaires de l’article peuvent être une source tierce 🙏
Solution n°1 : quel temps vraiment passer sur la thèse (3h/jour?).
Solution n°2 : thèse en travaillant, se replonger facilement dans sa thèse.
Thèse en parallèle d'un emploi : problèmes et témoignages 📢
Les 4 problèmes les plus récurrents pour s’organiser quand on cumule travail et doctorat sont principalement liés à des questions de temps et d’énergie.
Je pense que nous serons d’accord : s’il ne s’agissait que de lire ou structurer ses dossiers différemment, le problème serait plus simple à régler.
Voici les 4 problèmes les plus récurrents (et les solutions après) :
– Trouver du temps par rapport à son boulot. 😓
Le premier boulot est à temps plein. C’est lui qui offre le salaire, les perspectives de carrière. On ne peut pas refuser les projets dans lesquels on est impliqué, ni la fatigue qui vient avec, ni les horaires que cela impose.
Alors forcément, travailler sur sa thèse le matin veut dire se lever trop tôt. Le soir, c’est le problème de la fatigue qui se pose. Lorsqu’on est prof à côté, c’est les copies à corriger et les cours du lendemain à préparer. Bref, le boulot draine l’essentiel du temps de travail et l’énergie qu’il nous resterait pour la thèse.
– Trouver du temps par rapport à sa vie de famille. 🏡
Faire un doctorat à 40 ans ce n’est pas comme à 25 ans. Vous vous reconnaîtrez probablement dans un de ces exemples qu’on m’a raconté :
« À 15h45 en tant que maman, c’est préparation goûter, retour maison des enfants, devoirs, préparation des vêtements pour le lendemain, préparation du dîner, dîner, douche, pyjama et tous le monde au lit vers 21h30. Après une journée quasi non-stop de 7h15 à 21h30 je t’avoue que l’envie de me mettre sur l’ordinateur est quasi absente. »
Ou celui-ci :
« Je suis tellement débordée avec ma vie de famille que je travaille quand je peux. Par exemple quand j’emmène ma fille au médecin, je sors mon ordi dans la salle d’attente et j’ai 20 minutes pour avancer la lecture d’un article. »
– Se (re)plonger dans sa thèse. 🔍
Une difficulté, même lorsqu’on arriver à dégager du temps, c’est de se replonger dans le travail de thèse.
Voilà le cas de figure classique : je n’ai pas réussi à travailler sur ma thèse depuis 2 semaines. Je réouvre mon ordi pour profiter d’un creux de 3 heures où je vais ENFIN pouvoir avancer un peu. Et puis là… j’en étais où déjà ? Je faisais quoi ? Je lisais ça certes, mais pour comprendre quoi..? Ah oui c’était pour répondre à telle question, mais du coup il faut que je me remettre la méthode de collecte de données dans la tête…
Et finalement c’est au bout des 3 heures que vous parvenez à vous replonger dedans, mais c’est un peu tard, et ô combien frustrant.
– Doctorat à distance et accompagnement.
Quand on ne voit quasiment pas son encadrant.e, ni d’autres personnes du laboratoire de recherche, on connaît mal les attendus. Or, c’est une émulation qui se fait naturellement quand on est entouré.es : on parle avec les autres et on sait très vite si on va dans la bonne direction.
Et c’est essentiel. Parce que plus on passe du temps dans la mauvaise direction, plus c’est compliqué de rattraper le tir.
Et donc quand on travaille en isolation, on peut rapidement passer plusieurs mois à travailler sans jamais, ou presque jamais, avoir de retours sur ce qu’on fait. On ne sait pas si c’est bien, ni si on avance dans la bonne direction.
Solution n°1 : quel temps vraiment passer sur la thèse (3h/jour?) 🤔
Le constat suivant résume le problème :
« Je pense avoir besoin de beaucoup de temps chaque jour pour vraiment avancer sur ma thèse. Et comme mon boulot me prend tout mon temps et mon énergie, alors je n’y arrive pas. J’en arrive à sacrifier certains week-ends. »
Le temps alloué à la thèse est un temps particulier. C’est ce qu’on appelle un « temps de travail créatif », très fatiguant. Les personnes qui ont un trouble de l’attention sont particulièrement sensibles à cela pour cette raison d’ailleurs.
Certes, certaines tâches de votre boulot peuvent être faites en automatique, celles que vous faites depuis longtemps notamment.
Mais la thèse, c’est différent.
Et il y a une forme de consensus sur le temps de travail créatif que l’on peut avoir chaque jour -> 3 heures. Le reste, c’est du travail plus léger.
D’où vient ce chiffre ?
Voici comment Mason Currey rapporte la journée de travail de Charles Darwin dans le livre « Daily Rituals: How Artists Work » :
-> 8h00 – 9h30 : période sa plus productive selon lui.
-> 9h30 – 10h30 : Il lit son courrier. L’équivalent « je regarde mes emails avant de m’y mettre » de l’époque.
-> 10h30 – 12h15 : Travail. Darwin considère cette période comme sa fin de journée de travail.
On arrive à 3h15. ⏰
Recherche, entreprenariat… les exemples sont légions. Et dans la plupart des cas, ce qu’on constate c’est que au-delà de 3 heures, on commence à avoir du mal à se concentrer. On relit les mêmes paragraphes.
Certaines personnes profitent du reste de la journée pour faire des tâches moins lourdes comme corriger les fautes, reformuler certaines phrases, vérifier certaines références, etc.
L’idée, c’est que vous pouvez faire de grandes avancées dans votre travail en à peine 3h par jour.
3h en plus d’un travail c’est déjà beaucoup. Mais pouvez-vous trouver 2 bonnes heures, au moins 3 fois par semaine ?
Solution n°2 : thèse en travaillant, se replonger facilement dans sa thèse
À la fin d’une session de travail, savoir où on en est est extrêmement simple. On vient de faire le travail et on peut le résumer simplement. En revanche, 2 semaines après, le même résume peut nous prendre 2 heures. 🙃
Une bonne solution face à cela :
À la fin d’une session de travail, écrivez un résumé – et si vous êtes crevé.e, encore mieux : faites un audio – comportant les éléments suivants : les documents sur lesquels vous avez travaillé, la ou les questions auxquelles vous tentiez de répondre / les points que vous tentiez d’éclaircir, là où vous en étiez dans le processus de réponse à votre question et ce que vous pensez être les étapes suivantes. Par exemple, écrivez/enregistrez :
« J’étais en train de lire article A et B. Je faisais ça car je me demandais comment opérationnaliser une collecte de données sur des archives, et les articles mentionnaient différentes pratiques. Je n’avais pas terminé l’article B et l’article A me paraissait peu adapté à ce que je faisais. Je dois donc terminer l’article B et si cela ne me convient pas non plus, je devrais me référer aux notes de bas de page pour tenter de trouver d’autres méthodes. »
Vous replonger dedans sera immédiat. Vous saurez en 1 minute là où vous en étiez. Et votre « vous du passé » vous donnera même la consigne sur la prochaine étape.
Solution n°3 : pourquoi 1h / jour peut suffire 👷🏽♂️
Voilà le calcul.
On attend souvent le « grand moment ». Ce genre de poussée énorme de motivation, qui fait que « ça y est, cette fois on y va ».
Mais la motivation ne se contrôle pas.
Essayez de faire plus simple. 1 heure par jour (mais pas n’importe comment !). Il faut comprendre qu’on est à la fois architecte et jardinier. L’architecte fixe les priorités et fait le plan d’ensemble (le dimanche), et le jardinier va juste exécuter le reste de la semaine.
Prenez 30 minutes le dimanche soir pour organiser vos tâches de la semaine. Une priorité par jour, c’est tout. C’est l’architecte.
Pourquoi ? Parce qu’après une journée de travail, on a épuisé nos ressources mentales et décisionnelles. Si vous travaillez une heure dans cet état, vous allez passer 20 minutes à décider quoi faire et 10 minutes à vous remettre dedans.
Donc prenez 30 minutes et faites un programme.
Par exemple, vous avez un chapitre à compléter. ✍️
5 jours de la semaine, ça fait 5 tâches (elles doivent être réalisables dans le temps imparti, sinon ça ajoute de la pression). Une semaine c’est trop court pour un seul chapitre composé de deux sections, mais vous pouvez faire :
– Lundi : rédiger intro du chapitre.
– Mardi : rédiger intro section 1.
– Mercredi : intégrer les dernières données dans le développement de la section 1.
– Jeudi : rédiger le développement de la section.
– Vendredi : rédiger la conclusion de section.
Et chaque jour, vous êtes épuisé.e après le travail. Mais au moins, quand vous vous y mettez vous réduisez la friction.
Certes il y a de la fatigue. Mais pas la frustration de pas savoir quoi faire, ni par où commencer. Ni l’impression qu’on ne sait pas vraiment si on avance (là c’est clair, si chaque jour est coché, on sait qu’en fin de semaine, on a une section très bien avancée !).
Une heure chaque soir, ça peut paraître peu. Mais parfois on lâche, et on finit par ne plus travailler et se dire que « juste une heure » ça ne vaut pas le coup.
Mais c’est mieux que rien ! 💪
Et en réalité, il ne faut pas sous-estimer l’effet cumulé.
Beaucoup de personnes qui pensent « gros pic de motivation » se disent « j’ai des vacances à ce moment là, je vais en profiter pour travailler 7 heures par jour, tous les jours » (et doivent malheureusement sacrifier une partie de leur temps avec leurs proches).
Alors faisons un calcul comparatif !
Option 1 : Boost de motivation pendant les vacances
Prenons 7 heures de travail par jour pendant chaque jour de vacances. On compte 5 semaines de vacances, et 5 jours de travail par semaine. On arrive à 175 heures de travail dans l’année. 350 en deux ans.
Option 2 : Travail régulier hors vacances
Prenons maintenant une heure de travail par jour. On enlève les week-ends (104 jours par an) et les vacances (25 jours). Ça nous fait 236 jours. Une heure de travail par jour, ça fait donc 236 heures de travail. 472 en deux ans.
Gain en bossant un peu tous les jours -> 236-175 = 61 heures de travail en plus ! 122 heures en deux ans.
Et c’est sans compter les bénéfices supplémentaires : temps supplémentaire avec ses proches, pas besoin de sacrifier ses vacances, et le fait de ne jamais tout à fait perdre le fil.
Pour conclure...
Il y aura des baisses de motivation. Il y aura des moments où le plan qu’on a fait va capoter. Des projets peuvent se rajouter au dernier moment, notamment pour les doctorats en entreprise.
D’autres moments où on a passé deux semaines à travailler, tout ça pour que notre direction de thèse nous dise que ça n’est pas très pertinent.
Si vous avez le courage de travailler ET de faire une thèse en même temps, aucun doute sur vos capacités à surmonter ça.
Bon courage 🚀
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Merci pour vos conseils je suis vraiment soulagé lorsque je lis vos conseils.
Mes salutations cordiales
Heureux de savoir que ça peut être un motif de soulagement ! 🙂
Mon sujet est: Identité professionnelle du contrôleur et efficacité du contrôle de gestion sociale dans les Petites et Moyennes Entreprises (PME) managériales au Bénin
Effectivement Léonide, je me souviens du commentaire sur un autre article, et du sujet. Bon courage ! 👍