Syndrome de l'imposteur en thèse : êtes-vous nul ?

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(Bonus : méthode complète de rédaction d’un article scientifique téléchargeable en fin d’article)

 

Pourquoi les autres doctorants ont toujours l’air meilleurs ? 🤔 Et comment dépasser le syndrome de l’imposteur en doctorat ?

Ce sentiment de ne pas être légitime, de ne pas avoir sa place ou de l’avoir usurpée, d’avoir l’impression qu’on a piégé les autres en leur faisant croire qu’on est meilleurs qu’on ne l’est vraiment a un nom.

C’est le syndrome de l’imposteur.

Le cœur de l’idée est simple. Cela consiste à nier la propriété de tout accomplissement personnel, rejeter l’existence de ses compétences. Dans un milieu comme la recherche, le principe de mérite tient singulièrement au cœur des doctorants. Mais pour les personnes ayant ce syndrome, le succès n’est jamais tout à fait mérité. Vous doutez de vos compétences, talents et réalisations. Vos succès seraient explicables par d’autres facteurs. La chance, ou les relations.

Ça m’arrivait souvent, surtout en début de thèse de doctorat d’écouter des gens et de me dire : ils parlent, citent des auteurs, ont l’air d’avoir des résultats hyper précis, leur problématique est claire, etc…

Et moi, c’était pas du tout le cas. 🥲

Je pense qu’il y a trois causes principales pour comprendre d’où vient le syndrome de l’imposteur en thèse et comment le gérer.

N° 1 : La honte de l’erreur en thèse ❌

La première cause, c’est la honte de l’erreur. Le problème c’est qu’en thèse de doctorat, elles sont très nombreuses :

« J’ai fait mon cadre théorique… et il me manquait un concept hyper important. » o« Ça fait plusieurs mois que je suis sur ce chapitre et je suis pas encore sur de savoir ce que je cherche à démontrer. »

Et des fois c’est même pas des erreurs, mais c’est vécu comme tel :

« J’ai pas réussi à travailler autant que je voulais aujourd’hui. » o« J’ai pris deux jours de vacances, peut-être que j’aurais pas du. »

Et puis certaines personnes font un doctorat en travaillant, ou sont pas vraiment guidées, vont voir leur direction de thèse une fois par an, donc forcément on se perd plus facilement quand on a pas de boussole.

Et c’est vicieux, parce qu’à force que les erreurs s’accumulent, on se dit qu’il vaut peut-être mieux cacher nos erreurs. 

Sauf qu’en science, une erreur n’est pas un problèmeC’est souvent juste une hypothèse qu’on écarte. On tente un truc, ça fonctionne pas. On le sait, on continue.

Et la science a de la valeur justement parce qu’on ne sait pas.

Mais à la fin, vous êtes LA personne qui se creusera la tête suffisamment longtemps pour trouver ce qui marche, parce que VOUS aurez dépassé ces erreurs.

Donc une erreur, c’est juste une information en plus.

Et il ne faut pas non plus hésiter à mettre en avant les problèmes. C’est parce que vous soulevez les ombres, que les lumières n’en seront que plus crédibles.

Et quand on considère qu’une erreur c’est un problème en soi plutôt que quelque chose qu’on peut dépasser, ça fait écho à ce que la psychologue Carol Dweck dans son ouvrage : Mindset: The New Psychology of Success appelle : Growth mindset et fixed mindset.

Et elle résume bien la contradiction qui nous pourrit notre perception de notre travail de recherche, entre cet état d’esprit figé et l’état d’esprit de progression.

Pour le détail, voir la vidéo, à 2“10.

Mais sa conclusion dit tout et fait totalement écho à la thèse.

Pourquoi perdre du temps à vous convaincre que vous êtes génial, quand vous pourriez tout simplement vous améliorer ?

N° 2 : La spirale comparative toxique 😵‍💫

La comparaison est pas mauvaise en soi. Je suis pas d’accord avec ceux qui disent qu’il faudrait jamais se comparer, on peut en tirer pleins de choses.

Le problème c’est quand on rentre dans une spirale comparative toxique.

👉 La comparaison se fait avec les autres… qui ont fini.

👉 Les autres… qui ont fait un bon travail.

👉 L’autre qui a dit qu’il avait mis deux semaines à finir son chapitre et nous, ça fait deux mois.

C’est ça qui nous envoie dans une spirale, surtout quand les émotions positives sont pas au rendez-vous. Ou que vous avez vos propres problèmes, comme un TDAH (ADHD) en thèse et n’avez pas toutes les techniques pour gérer votre trouble de l’attention.

Après, la comparaison peut être positive. Mais pour se comparer, il faut avoir les bonnes infos.

Et on a rarement les bonnes infos, ce qui pose deux problèmes.

Premier problème : on se compare quand on fait mal quelque chose, pour savoir comment faire mieux.

Le problème, c’est qu’on a tous des bons moments et des mauvais moments.

Des fois on a une journée où ça va, disons à 9/10 et les autres à 5/10 et évidemment, là on se compare pas. 😅 Mais ça génère ce syndrome de l’imposteur.

Mais du coup, ça arrive dans l’autre sens parfois. On a une semaine à 5/10 et les autres à 9/10, et c’est là qu’on se compare. Mais ça veut pas dire qu’ils font mieux… parce que dire ça, c’est oublier que la semaine d’avant c’était l’inverse. Ça veut juste dire qu’on a tous des hauts et des bas, et qu’il faut pas comparer nos bas avec les hauts des autres.

Deuxième problème : les gens tendent à nous parler de ce qu’ils arrivent à faire.

Les autres parlent de ce qu’ils aiment faire, quand ils arrivent à le faire. Et donc peut-être que 90% du temps, ils vont parler de choses dont ils sont fiers.

Mais est-ce que ça veut dire qu’il réussissent 90% de ce qu’ils font ?

Ça serait génial, mais non ! Et le pire ça serait de se dire ça quand vous être dans une période de mou.

Au final, la seule personne que vous connaissez vraiment dans le détail c’est vous.

👉 Donc la seule comparaison qui vaille le coup, c’est celle entre vous et le vous d’hier, d’il y a un mois ou d’un an.

N° 3 : L’ignorance pluraliste des doctorants 😶‍🌫️

L’ignorance pluraliste est :

« Le fait de croire que nos opinions personnelles sont différentes de celles de la majorité. »

En doctorat, c’est le fait de croire que les doutes qu’on a, on est les seuls à les avoir.

Il y a deux conclusions à en tirer.

Première conclusion : Vous pouvez vous tromper… les gens aussi.

Même quand ils disent qu’ils font bien, des fois c’est vrai – et il faut l’espérer pour eux – et puis des fois non.

Parfois, d’autres gens vont présenter leur thèse et ça va être hyper propre, alors que nous, on sait même pas exactement ce que c’est notre sujet. Dès qu’on en parle, on a tous les doutes dans notre tête.

Mais tout ça, quelles conclusions on peut vraiment en tirer ? Les personnes ont peut-être juste le petit logiciel pour le doctorat qui leur donne un coup de pouce, ou ont trouvé l’astuce ChatGPT en thèse qui leur donne le 5% de productivité en plus.

Plus marquant : il m’est moi-même arrivé de présenter des idées où les gens m’ont dit « c’est bien pensé, c’est intéressant » et 2 ans après j’ai réalisé : mais c’est nul en fait 🤷‍♂️

Or, si une personne qu’avait un doute à ce moment là m’avait écouté… peut-être qu’elle se serait dit « j’ai pas les idées aussi claires ».

Deuxième conclusion : le Paradoxe de Salomon doit être pris en compte.

Le Paradoxe de Salomon, c’est :

« La tendance qu’ont les gens à penser plus sagement aux problèmes des autres qu’à leurs propres problèmes. »

Pourquoi on pense mieux pour les autres que pour soi ? Parce que nous, on a tous nos doutes, nos craintes, les erreurs qui nous traînent constamment dans la tête, les problèmes qu’on doit régler…

Mais on a pas tout ça quand on écoute les autres.

On a l’impression que c’est propre, net, précis… alors que c’est juste qu’on connaît pas les doutes des autres, on a pas autant creusé leur sujet.

Et on finit par en conclure – à tort – qu’on doit faire les choses moins bien que les autres.

Vous êtes meilleurs que votre dernière sale journée de thèse 💪

C’est normal – et c’est même sain – de douter, mais il faut pas truquer le jeu contre ses propres intérêts.

Truquer le jeu en pensant que c’est une honte de faire des erreurs ou en comparent uniquement les succès des autres à nos échecs.

Dites-vous que de toute façon, vous allez vous améliorer. Que tout ce temps passé à douter, vous aller le passer à progresser.

Bref, vous êtes plus fort.e que votre dernière sale journée, meilleur.e que vos derniers mauvais choix et bien plus capables de réussir votre thèse, que votre dernier échec.

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