Entretiens et collecte de données 🎙
Expliquer la méthodologie de ses entretiens en introduction (avec exemples)(Liste des meilleurs conseils pour rédiger sa thèse téléchargeable en fin d’article)
Comment expliquer sa démarche d’entretiens : c’est LA question incontournable quand on commence la rédaction de son intro de thèse ou d’article suite à une enquête par entretiens. 🎙
Vous voulez parler de la méthodologie des entretiens faits, de la bonne manière, en mettant en avant les points importants qui vont faire apparaître clairement aux lecteurs ce que vous avez fait ?
La majorité des doctorants s’y cassent les dents : ils passent des jours à écrire, supprimer, réécrire leurs paragraphes sans jamais trouver la formule parfaite. Et au final, ils baissent les bras et se consacrent à des parties qui « leur parlent davantage ».
Pour savoir exactement tout ce qu’il faut dire, c’est la check-list plus bas (si vous préparez vos entretiens, la même liste sera très utile !).
Et pour savoir comment le dire, ce sont les 4 exemples.
Le premier pas : acceptez la complexité 🔍
Quand on débute sa collecte de données et qu’on doit faire des entretiens, il vaut mieux s’accrocher.
Rappelez-vous : il a fallu se renseigner sur les meilleures pratiques et se rendre compte… qu’il n’y en a pas vraiment. Ou plutôt qu’il faut toujours faire attention à toute une série d’éléments. Que chaque manière de faire est critiquable.
Et au moment de rédiger, après avoir préparé et fait les entretiens, après avoir trouvé les interrogés, il faut maintenant présenter et défendre notre collecte et analyse de données.
Et cette partie rédaction, on ne sait même plus par où commencer. 🤔
Il faut certes structurer son plan de thèse par problèmes et sous-problèmes comme expliqué dans l’article sur la meilleure vidéo faite sur l’écriture d’une thèse.
Mais le problème c’est qu’on doit penser à tout à la fois et qu’on a énormément à restituer. Logiquement, on a peur d’oublier quelque chose. On ne sait ni tout ce qu’on doit expliquer, ni dans quel sens l’expliquer.
« Restituer ses entretiens » n’est donc pas une tâche simple, mais plutôt une dizaine de petites choses auxquelles il a fallu penser et qu’il faut maintenant retranscrire.
Une solution simple
Le problème est compliqué mais la solution est simple.
Il faut :
– Une check-list complète qu’on peut parcourir ligne par ligne pour s’assurer qu’on pense à tout. ✔️
– Des exemples pour savoir la manière dont on restitue classiquement les entretiens dans les écrits scientifiques, articles ou thèses.
Parler de ses entretiens - la check-list ✅
Vous devez expliquer à vos lecteurs comment vous avez fait en détail. 🧐 C’est-à-dire qu’en lisant votre explication, les lecteurs devraient être capables de reproduire votre recherche – et arriver normalement aux mêmes résultats.
1. Quels acteurs avez-vous du rencontrer ? Sur la base de quels critères ont-ils été choisis ?
2. Avez-vous rencontré des difficultés particulières liées à votre terrain (différences linguistiques, terrain éloigné géographiquement, milieu fermé, personnes peu accessibles, terrain coûteux d’accès…) ?
3. Y a-t-il une asymétrie dans le nombre d’interrogés ? Par exemple dans le cas d’une étude comparative, avez-vous réussi à obtenir autant d’entretiens pour un cas d’étude que pour l’autre ?
4. Comment les personnes interrogées ont-elles contactées ? Par internet, email, par un réseau social, du bouche-à-oreille…
5. Combien d’entretiens avez-vous effectué ? Quelle a été la durée moyenne des entretiens, celle du plus court et celle du plus long ?
6. Quelles questions ont été posées ? Que cherchiez-vous à déterminer avec ces questions ?
7. Les entretiens étaient-ils ouverts, semi-directifs ou directifs ?
8. Comment le questionnaire a été construit ? Adapté à chacun ou généraux ? Le but était-il d’obtenir des impressions générales ou des réponses à des questions précises ? Leur point de vue ou leur expertise ? Comment a-t-il été administré ?
9. Avez-vous pris des notes, ou les entretiens étaient-ils enregistrés ?
10. Dans quels lieux ont été réalisés les entretiens ? Endroit public ou à un domicile ? S’ils n’ont pas pu être faits en présentiel, était-ce par téléphone ?
11. Si les entretiens ont été enregistrés, quelle était la méthode d’enregistrement ? Et la méthode de retranscription (mot à mot, ou en enlevant les répétitions et les blancs…) ?
12. Si l’enquête s’est faite par questionnaires, comment l’échantillon a-t-il été construit ? Quelle est sa représentativité ?
Voilà ! Toutes ces questions ne seront pas applicables à tous les cas. Mais il est très probable que de nombreuses se posent.
Et si elles se posent, il faut y répondre.
Des exemples ?
On pourrait se contenter de cette check-list. Je suis certain que cela vous donne déjà une très bonne idée de ce que ça peut donner dans votre cas.
Pour aller plus loin, voilà 4 exemples de paragraphes méthodologiques.
« Le terrain comportait des difficultés »
« Pour renseigner ce sujet, il a fallu enquêter sur [tel terrain]. Celui comportait trois difficultés qu’il a fallu prendre en compte.
La première était le coût d’entrée en termes de maitrise des sujets. La deuxième, complémentaire à cette nécessité de maitriser les sujets, était la question de la légitimité en tant que chercheur. Enfin, la troisième difficulté résidait dans le fait que l’entretien repose sur l’accord des interrogés, parfois compliqué à obtenir. »
« La construction du guide d’entretien. »
« En conformité avec le cadre théorique et la nature des entretiens semi-directifs, l’entretien était construit avec des questions ouvertes. Elles permettaient aux interrogés de raconter leur expérience des processus étudiés autour de thèmes généraux : le diagnostic fait de la situation; la définition des objectifs; les obstacles rencontrés; et leur rôle dans ce processus.
Les entretiens se déroulaient en trois temps. Le premier consistait à leur faire décrire leur place dans le processus étudié, pour pouvoir ensuite mieux orienter les questions complémentaires. La deuxième partie consistait à poser des questions sur des enjeux précis identifiés avant l’entretien, tout en rebondissant sur certaines réponses si cela se montrait utile. Enfin, un troisième temps plus ouvert laissait la place à des questions complémentaires permettant de préciser certaines réponses ou de revenir sur des points mentionnés durant l’entretien. »
« L’enregistrement des entretiens. »
« Sur la collecte à proprement parler, la pratique la plus courante permettant de garder et traiter les données des entretiens reste l’enregistrement. À quelques exceptions près, toutes les personnes interrogées ont accepté le principe de l’enregistrement. Du fait de la nature particulière de leur poste, il a pu y avoir des modalités différentes quant à la restitution des données : le faire de manière plus ou moins anonyme, retranscrire de manière plus ou moins littéraire… Les entretiens ont été enregistrés en utilisant le micro de l’ordinateur, ce qui avait deux avantages : la présence d’un ordinateur est plus naturelle que celle d’un microphone; par nature, l’ordinateur est posé devant soi, près de l’interlocuteur ce qui, couplé au micro de qualité, a permis des enregistrements parfaitement audibles. Une partie de ces entretiens a du se faire à distance, via Zoom. Les accords sur les enregistrements étaient les mêmes, l’enregistrement tout aussi facile et de qualité. »
« Le choix des interrogés »
« Les interrogés ont été ciblés en raison de leur poste lors des mois concernés par l’étude, qui devait correspondre à au moins un des trois éléments suivants : un rôle joué dans la communication par rapport à l’opinion publique; leur importance dans la mise en place de l’administration et la constitution de nouvelles équipes; le rôle joué dans les politiques publiques élaborées au cours de cette période. Leurs coordonnées ont été trouvées de différentes manières, notamment via Europresse à l’aide de mots-clés comme “nomination”, “cabinet” et “préparation”, en filtrant les résultats sur la base du critère chronologique. »
Deux mots pour conclure...
Rédiger cette partie et renseigner toutes ces dimensions mettra du temps et le chemin est déjà compliqué.
En plus de rédiger, il faut vous replonger dans les choix que vous avez faits.
Mais quitte à avoir un chemin compliqué, autant avoir une carte claire qui vous guide vers une rédaction complète et qualitative !
Téléchargez la liste complète des conseils pour (enfin) savoir comment rédiger
Les éléments les plus importants, de la structure d'un chapitre jusqu'aux attendus du jury de thèse.
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Merci infiniment pour ces informations o combien enrichissantes
Merci pour ce retour et heureux de voir que c’est utile ! 🙂