La thèse, les TDs et la gestion du temps

Faut-il sacrifier l'un pour sauver l'autre ?

⏰ Temps de lecture = 12~14 minutes

(Bonus « Check-list pour préparer au mieux ses TDs » et « Tableur complet des notes et absences » téléchargeable en fin d’article)

 

Cette situation vous rappelle t-elle quelque chose :

On vous donne votre premier TD à assurer. Vous vous dites que c’est la consécration car vous devenez en quelque sorte une figure de l’Université, bien plus que le ou la doctorante qui fait sa revue de littérature ou sa collecte de données dans son coin.

Certes c’est stressant, mais on vous considère suffisamment légitime pour prendre la responsabilité de groupes entiers d’étudiants. 🎓

Puis, plus ou moins consciemment, vous attendez des directives. Qu’on vous dise comment vous y prendre, comment vous organiser. Ou qu’on vous guide vers une formation sur la prise en charge de TDs.

Éventuellement, vous pensez qu’il faudrait une réunion pour connaître exactement le contenu du CM et savoir comment vous allez lier votre TD au CM qui y est rattaché.

Et là… rien. Ou presque rien.

Et on comprend qu’à la question « je dois vraiment tout gérer tout.e seul.e comme ça ? », la réponse est : Oui (ça m’est arrivé). 

Pour voir directement la section « technique des consultations du Vendredi », cliquez ici.

Pour savoir le temps « normal » pris par chaque activité, cliquez ici.

Donner des cours, c'est en fait loin d'être une simple "activité à côté"

 

Donner son premier TD est une expérience assez forte, très positive dans l’ensemble – dans mon cas en tout cas. Et oxn a tout un tas de premières fois : 😁

  Première fois qu’on fait l’appel et qu’on voit les mains se lever.

  Première fois qu’on entend des étudiants nous regarder et nous parler, comme si on détenait le savoir absolu (celui-là est le plus perturbant).

  Première fois que l’on va corriger des copies.

  Etc.

C’est super et au fond, même si on doit se débrouiller, les autres chargés de TDs et le professeur référent peuvent nous guider.

 

Mais donner des cours ça reste un vrai métier et plus que des indications, j’aurais vraiment aimé avoir quelque chose de plus complet. Qu’on me me dise ce qui est plus important et moins important, par quoi commencer, comment m’y prendre pour les corrections, etc.

Mais au bout de quelques semaines ou quelques mois, on constate qu’après y avoir travaillé et consacré du temps, on a finalement réussi à se dépatouiller. Mais du temps, ça en prend.

Ça prend même beaucoup, beaucoup de temps. 

Ça commence même à bouffer du temps que l’on pensait consacrer à la thèse. 😳

Parce que même si c’est simple, les choses simples peuvent consommer du temps inutilement.

 

Le double problème du TD : un vrai métier sans formation, et une activité secondaire qui tend à prendre la première place

 

Beaucoup de raisons font que ça prend beaucoup (trop) de temps et même si chaque expérience est unique, il y a des traits communs et deux problèmes :

1/ Le manque de formation. La pratique doit rentrer et ça implique beaucoup de choses :

  La structure d’un cours n’est pas évidente. On commence par quoi. On définit comment. On donne combien d’exemples. S’il y a des exposés, on les fait au début, à la fin ?

  L’articulation avec le CM. D’un côté on ne veut pas répéter ce qui est dit dans le CM, mais on a rarement le cours du professeur principal sous les yeux. Alors on fait comment ?

  C’est le premier TD, donc il faut tout faire de A à Z et on réalise qu’organiser ses dossiers et créer des tableurs Excel ça fait aussi partie du boulot, et que ça prend du temps. D’ailleurs même quand les cours sont clés en main, on réalise que clé en main, ça veut pas dire prêt à l’emploi.

2/ Le manque d’expérience fausse nos attentes. On s’attend grosso modo à donner 1h30 ou 2h00 de TD, mais il y a beaucoup d’éléments auxquels on ne pense pas, ou dont on ignore le temps que ça va prendre et qu’évidemment, on découvre sur le moment :

  Répondre aux emails.

  Préparer les cours. Surtout quand on veut très bien faire, là ça devient sans limite.

  Et surtout, surtout, corriger les copies. D’autant plus que personnellement, j’oublie une fois sur deux qu’il y a encore des corrections au moment des partiels.

Le manque de formation et d’expérience sont à l’origine d’un troisième problème – qui parfois perdure malgré l’expérience :

On ne sait pas le temps normal à consacrer à chaque activité. Vraiment pas.

  Si je prends 1 journée pour préparer un TD, c’est beaucoup trop ou c’est bien trop peu ?

  Combien de temps on doit passer sur une correction de copie ?

  Comment les autres corrigent ? Ils ont une grille d’évaluation ?

Il suffit qu’on ait plusieurs groupes, ou plusieurs TDs sur des matières différentes et là, chacun de ces problèmes est décuplé.

Et à la fin, tout le temps travaillé sur les TDs ne l’est pas sur la thèse.

Au fond, est-ce qu'il ne faut pas juste accepter que les TDs prennent du temps et faire avec, comme tout le monde ?

 

Si ces problèmes sont connus et que tous les doctorants les gèrent, est-ce qu’au fond, les solutions ne sont pas simples et déjà connues ?

Il y a des mauvaises solutions évidentes sur lesquelles tout le monde s’accorde : 

  Baisser la qualité du TD. ❌

  Baser l’essentiel de la séance sur des exposés et étendre les questions à l’infini, au-delà de ce qui est raisonnable.

  Ne pas répondre aux étudiants par email.

Personne ne veut avoir à appliquer ces solutions. D’ailleurs, les doctorants ont un sens du devoir développé et préfèreront toujours sacrifier du temps de thèse plutôt que de trop baisser la qualité de l’enseignement qu’ils donnent. 

L’expérience de tout doctorant cherchant à gérer ce combo thèse et TDs ressemble à ça:

  Passer plus d’heures à travailler sur les TDs, mais forcément c’est au détriment de la thèse.

 Redonner les mêmes TDs. 

Ces solutions ne sont pas parfaites, mais elles fonctionnent. En revanche, elles fonctionnent au prix de pas mal de temps perdu et de stress généré.

C’est dommage quand on sait que finalement, tout cela pourrait être évité si les trucs et astuces de bases étaient mieux communiqués.

Quand les solutions citées avant sont impossibles ou insuffisantes, voilà alors les processus qu’il faut mettre en place : 🏆

–  Améliorer le niveau des étudiants (j’expliquerai).

–  Limiter le temps passé sur toutes les tâches administratives en automatisant certains processus.

  Savoir les temps “normaux” pour pouvoir s’y caler.

  Modifier ses attentes par rapport au temps de thèse, à la fois sur un semestre, mais aussi dans son entièreté.

 

Technique n°1 : améliorer le niveau des étudiants 👩‍🎓

 

La méthodologie est un point très compliqué sur lequel on ne peut malheureusement passer  que trop peu de temps.

C’est une évidence, mais bonne à rappeler.

C’est un problème, parce que c’est avec la méthodologie qu’ils peuvent utiliser les connaissances de manière pertinente.

Une autre évidence bonne à répéter.

Je vais parler ici de la dissertation et du commentaire de texte, mais l’idée s’applique plus globalement.

En quoi améliorer leur méthodologie vous ferait gagner du temps ?

De plusieurs manières :

  Vous avez moins de questions liées à la méthode, qui arrivent généralement par email la veille quand ils font leur travail en rush. Éviter ces emails pour s’économiser 10 minutes par ci, 15 minutes par là sur tout un semestre ce n’est pas négligeable.

  S’ils ont un document complet de méthode, vous n’avez pas besoin de dédier une séance entière à la méthodologie, ce qui fait gagner entre 2 et 5 heures de travail.

  Plus le niveau des copies est bas, plus c’est frustrant à lire. Et la fatigue mentale de lire une très mauvaise copie durant 15 minutes n’est pas la même que celle consistant à lire une très bonne copie pendant 15 minutes.

  Indirectement, ça les implique aussi plus dans la matière parce qu’ils ont enfin une compréhension claire des attendus. Donc ils participent davantage, vous déchargeant un peu de la gestion de la classe.

Il vous faut alors un moyen simple pour leur donner une méthodologie solide et claire.

Si vous souhaitez deux méthodologies complètes – dissertation et commentaire – commentez en bas ou envoyez un email (je vous l’enverrai). Le guide est en format PDF et DOCx et vous pouvez le reprendre tel quel ou supprimer / modifier les parties qui vous semblent non pertinentes. Cela a été fait initialement pour des étudiants en Science Politique, mais cet aspect « Science Politique » se retrouve surtout dans les exemples donnés.

J’ai recueilli leurs témoignages via un Google Form anonyme avec la question « les méthodologies fournies vous ont-elles été utiles ». Je vous laisse voir les retours de mes étudiants sur ces méthodologies.

Technique n°2 : automatiser avec les « Consultations du Vendredi » 

 

Je conseille durant tout le semestre de répondre en bloc aux étudiants. C’est d’ailleurs cohérent avec le fait d’améliorer leur niveau. Je m’explique.

Ce que je fais personnellement, c’est que je ne réponds plus aux étudiants dans la semaine. Je leur réponds uniquement le vendredi (modulable évidemment en fonction du jour des TDs, dans mon cas les TDs étaient le mardi), ce qui a beaucoup d’avantages :

  Ils savent qu’ils n’auront pas de réponses s’ils posent la question le week-end et que le vendredi est déjà passé. Donc ils n’envoient pas d’emails n’importe quand.

  Quand je réponds, je suis dans l’état d’esprit “réponse aux questions”. Et donc je n’ai pas besoin de multiplier les micro-coupures dans mon travail toute la semaine.

  Ça permet de faire des réponses un peu plus complètes parce qu’on n’écrit pas un email vite fait pour s’en débarrasser.

  Les étudiants prennent plus de temps pour poser la bonne question, parce qu’ils savent qu’ils auront une bonne réponse. Ça permet aussi de se débarrasser de toutes les micro-questions inutiles.

  Surtout, ce processus de « réponses en bloc » est puissant pédagogiquement parlant : j’envoie à tous mes étudiants les réponses à toutes les questions. C’est à dire que je copie / colle toutes les questions reçues dans la semaine dans un document à part (pour anonymiser l’envoyeur), j’y réponds dans le document et je leur envoie à tous le document PDF de manière groupée. Plutôt que d’envoyer 8 réponses à 8 questions de 8 étudiants différents, j’ai 65 étudiants dans deux groupes qui vont tous recevoir les 8 questions et réponses.

Ça fonctionne super bien ! Là aussi j’ai recueilli les témoignages via Google Form anonyme avec la question « les réponses envoyées en lot le vendredi vous ont-elles aidées ? ». Je vous laisse regarder dans les témoignages reçus dessous leur avis positif sur le sujet. 

On pourrait ajouter deux outils.

1/ Une check-list de toutes les activités à entreprendre avant de reprendre un cours et pendant la première séance (présente dans le bonus de fin).

Pourquoi ?

Mine de rien, pour se mettre ou se remettre à un cours, il faut penser à beaucoup de choses et ça consomme pas mal d’énergie donc autant avoir une liste prête à l’emploi. Poser son cerveau et se contenter de lire et exécuter une liste qu’on sait fiable.

2/ Certains documents de base doivent être prêts (là encore disponibles dans le bonus téléchargeable). En particulier, un tableau Excel clair, permettant facilement d’avoir le nom des étudiants, leurs absences, leurs notes, les formules pour calculer les moyennes, etc.

Technique n°3 : se caler sur les temps « normaux » 

 

Rien de pire que de travailler 5 heures sur une séance, en ne sachant pas si elle aurait pu être faite en 2 heures, ou si elle aurait du être faite en 8 heures.

Selon mon expérience et les personnes à qui j’ai demandées (attention il s’agit principalement de doctorants en Science Politique et droit).

Voici quelques chiffres :

  Le temps de mise en place du TD (reprendre la structure du cours, organiser ses dossiers sur ordinateur, trouver certains sujets et certains textes) prend entre 4 jours et une semaine à temps plein les premières fois, puis cela peut se raccourcir à 1 à 2 journées.

  Une séance met une journée entière à être préparée la première fois. Entre 1h30 et 2h30 à être reprise lorsqu’on redonne les mêmes TDs.

  Une copie (dissertation ou commentaire) met entre 15 et 20 minutes à être corrigée les premières fois. Avec l’expérience, ça passe de 5 à 10 minutes par copie.

  Le temps passé à répondre aux emails dépend des étudiants, mais ça ne dépasse généralement pas les 1h00 à 1h30 dans toute la semaine.

Est-ce qu'au final, cela va vraiment m'aider à me concentrer sur ma thèse ?

 

Le résultat de tout cela est intéressant, même s’il y a des limites aux miracles que l’on peut accomplir.

Les TDs prennent du temps.

Et tout le temps qui est passé dessus n’est pas passé sur la thèse.

En revanche, on peut à la fois mieux calibrer ses attentes, mieux organiser ses TDs et mieux gérer le choix et l’étalement de ses TDs dans l’année.

Mais l’aspect le plus rassurant est de savoir ce que ça veut dire de faire les choses bien et d’avoir quelques chiffres, pour éviter de vouloir faire l’impossible.

Et une fois que l’on sait cela, on peut jongler entre sa thèse et ses TDs, en sachant que même si tout n’est pas parfait on fait au mieux. Et ça, c’est déjà très bien. 

Éliminer les tâches pénibles et répétitives des TDs pour se concentrer sur l'intéressant et l'utile

Vous recevrez deux bonus spécifiques : la "Check-list pour préparer au mieux ses TDs" et le "Tableur des notes et absences"


Une Check-list en deux parties : tous les éléments auxquels penser de son premier TD à la première séance, puis durant la première séance !


Un tableur intégralement prêt à l'emploi, pour marquer les notes, les absences, calculer les moyennes et autres outils pratiques !

0 commentaires

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Verified by MonsterInsights